Les deux scénarios suivent pour cela des méthodologies distinctes : exploratoire à l’horizon 2030 (intégration de plusieurs évolutions afin d’arriver à une planification stratégique) et normative à 2050 (exploration des moyens permettant d’atteindre le facteur 4). Le second scénario intègre les conséquences du changement climatique, impactant notamment les bâtiments et l’agriculture.
Les résultats prévus par les scénarios sont les suivants (par rapport aux données de 2010) :
Voici quelques unes de ces actions, dont le détail est précisé dans le rapport de l’ADEME :
Scénario 2030 (par comparaison aux données de 2010)
- Un plan ambitieux de construction neuve (+ 40 000 construction neuves / an par rapport aux ratios de 2010) et de rénovations thermiques des bâtiments résidentiels et tertiaires.
- Equipement plus performant des bâtiments résidentiels : pompes à chaleur et systèmes hybrides et de microcogénération pour le chauffage, généralisation des chauffe-eau thermodynamiques et solaires.
- Développement des bâtiments BEPOS.
- Report modal de la voiture individuelle vers des modes de déplacement mutualisés et moins énergivores (usage de la voiture réduite de 75 % à 54 % en 20 ans en milieu urbain).
- Division par deux du gaspillage alimentaire.
- Augmentation de 20 % de la surface agricole utile en agriculture biologique.
- Gain de 20% d’efficacité énergétique des industries, par la mise en place de technologies innovantes et la valorisation énergétiques des déchets.
- Développement des énergies renouvelables, en particulier de la biomasse (gisement total accessible en combustion estimé à 18 Mtep), de la méthanisation (gisement de 6 Mtep) et de l’éolien (gisement équivalent au parc allemand de 2010). Les centrales photovoltaïques au sol seront uniquement exploitées sur des lieux sans conflit d’usage, pour un gisement global de 33 GW.
Scénario 2050 (par comparaison aux données de 2010)
- Réduction des consommations énergétiques du parc de logements, essentiellement constitué de bâtiments BBC / BEPOS ou rénovés. Cependant les consommations de climatisation s’accroissent fortement.
- Economie d’énergie de 9,4 Mtep dans le tertiaire, liée à une diminution de 20% des surfaces de tertiaire par employé (développement du service à la personne et du télétravail, pression sur le foncier). Cette organisation fonctionnelle impacte aussi le domaine des transports.
- Utilisation des services de mobilité pour 30% des flux de voyageurs (doublement des flux en transports collectifs).
- Indépendance pétrolière visée en 2050 (répartition à parts égales des véhicules thermiques, hybrides rechargeables et électriques ; déploiement de la mutualisation, du gaz et des biocarburants).
- Développement de la part modale des transports ferroviaire et maritime pour les marchandises.
- Division des consommations énergétiques du secteur des transports par près de trois (15,5 Mtep visées en 2030).
- Réduction des surconsommations alimentaires et réduction des pertes évitables (- 60%).
- Evolution des pratiques agricoles vers des pratiques plus durables (l’agriculture conventionnelle est abaissée à 10 %).
- Rythme d’artificialisation des sols ramené et maintenu à zéro dès 2030.
- Mix énergétique basé sur les EnR : combustion (gisement 18 Mtep), méthanisation, hydroéléctricité, biocarburants 2 et 3èmes générations… Indépendance au pétrole, remplacé par de l’électricité, du gaz et des biocarburants.
- Réduction notable des émissions de GES, marquée dans tous les secteurs (- 74% par rapport aux émissions de 1990).